Les souverains qui ont vaincu Napoléon Ier se réunissent à Vienne, de Septembre 1814 à juin 1815, pour fixer les nouvelles frontières des États européens.
Dans une Europe morcelée et divisée, la paix est le principal objectif. Quarante États sont présents à ce Congrès, mais les décisions importantes sont prises par les 4 plus importants (L'Angleterre, l'Autriche, La Russie et la Prusse). La France est représenté par Talleyrand qui met tout en œuvre pour conserver les frontières de la France de 1790. |
Nous avons vu que le sentiment national s'était exprimé contre Napoléon (en Espagne, en Italie, Etc...). La restauration souhaite purement et simplement nier ces sentiments nationaux. En supprimant la Pologne, en morcelant l'Italie ou les États allemands (voir carte), les princes s'appliquent à contester l'idée même que ces nations existent. Ce mécanisme est d'autant plus important que l'Autriche, la Russie ou l'Empire Ottoman sont des empires multinationaux.
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En effet, les empires de l'est de l'Europe n'offrent que très peu de libertés à leurs habitants car ce sont chez eux que s'expriment les plus importantes revendications nationalistes. (voir sur la carte : Grecs, Polonais, Serbes).
A l'inverse, au Pays-bas, en Suisse ou en Angleterre, les souverains acceptent des constitutions pour encadrer l'exercice du pouvoir. En France la Charte constitutionnelle de 1814 empêche le retour de l’absolutisme. (voir schéma ci-contre) |
Dans les États italiens, des sociétés secrètes comme les Carbonari luttent pour l'unité italienne et pour obtenir une constitution. Pour se faire entendre, elles mènent des actions violentes. Les insurgés sont souvent contraints à l'exil pour éviter la répression. Pour rétablir l'absolutisme, l'Autriche intervient militairement en Italie en 1821.
L'année précédent, les libéraux Espagnols étaient exécutés à Malaga après avoir tenter de s'opposer au roi. |
Le massacre des libéraux à Malaga.
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En France, le roi Charles X a succédé à son frère en 1824. Il n’est pas satisfait de la constitution et souhaite étendre le pouvoir du roi. En 1829, il tente d’affirmer son pouvoir face au Parlement et à la presse. L’ordonnance qui suspend la liberté de la presse entraine une révolte parisienne. Le peuple se soulève et s’oppose à l’autorité du roi, lors de trois journées que l’on nomme les Trois Glorieuses, les 27, 28 et 29 juillet.
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Au dessus, Charles X, roi de France entre 1824 et 1830. Il est d'abord le chef des ultra (plus royaliste que le roi) lorsque son frère est au pouvoir. Une fois au pouvoir, il conserve sont intransigeance, il est partisan d'un retour à la monarchie autoritaire.
Ci-contre le tableau d'Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple est une illustration des Trois Glorieuses.
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Face à la révolte, Charles X abdique. Louis Philippe d’Orléans devient roi des Français. C’est la fin de la monarchie constitutionnelle restaurée par le Congrès de Vienne, on parle de la monarchie de Juillet. Le roi Louis Philippe montre son attachement à la constitution et promet de respecter les libertés fondamentales. Il remplace le drapeau blanc de la monarchie par le drapeau tricolore pour signifier son ralliement aux idées de 1789. Il s’inspire de la monarchie anglaise et fait entrer des libéraux au gouvernement comme Adolphe Thiers ou François Guizot.
Louis Philippe. Roi des français et (non plus roi de France) de 1830 à 1848. Sous son règne on parle de Monarchie de Juillet.
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En France pourtant, le retour du conservatisme est rapide. Dès 1831, les réformes limitent le suffrage et répriment les soulèvements républicains en 1832 et 1834. Le suffrage reste donc censitaire (240 000 électeurs pour 33 millions de français), la censure de la presse est réintroduit en 1835, la liberté de réunion est limitée. François Guizot, libéral à l’origine devient une figure centrale de ce régime conservateur. Sa devise, "enrichissez-vous", rappelle aux français qu'il suffit de gagner de l'argent pour obtenir le droit de vote.
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François Guizot. Historien de formation puis président du conseil(premier ministre) sous la monarchie de Juillet, il mène une politique conservatrice dont l'impopularité est une des causes de la révolution de 1848. |
A Gauche, Guiseppe Mazzini.(1805-1872) : A droite : Adam Mickiewicz (1798-1865) : |
Une barricade à Paris en 1848.
Les premières photographies permettent de saisir l’atmosphère des
barricades à des moments différents. Le daguerréotype du 25 juin
illustre la phase d’attente qui précède l’assaut. On n’aperçoit âme qui
vive dans la rue Saint-Maur avant l’attaque, les portes et les volets
des maisons sont fermés, les émeutiers sont cachés derrière les
barricades qui se succèdent à faible distance dans la rue, au niveau des
carrefours
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Louis Philippe qui garde ses idées conservatrices s’oppose une nouvelle fois à l’élargissement du corps électoral voulu par les Républicains. En février, presque par surprise, Paris se soulève et contraint le roi à abdiquer. La IIe République est proclamée dans l’enthousiasme général le 24 février 1848. Une série d’évènements révolutionnaires secouent l’Europe à la suite de la révolte parisienne. En Italie, Naples, Turin et Rome se soulèvent. Sous la pression de la rue, le roi de Prusse accorde une constitution à son peuple. Les Hongrois et les Tchèque se rebellent contre la tutelle autrichienne. En Allemagne, une assemblée nationale constituante est élue au suffrage universel. Le chancelier Metternich est contraint de démissionner.
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