C'est d'autant plus important que les Français ont commencé à régler leur compte dès la Libération. L'épuration commence dès 1944 contre ceux qui ont collaboré avec l'occupant. Cette épuration est dite sauvage dans un premier temps, elle entraine, l'exécution de 9000 personnes (sans procès) et de nombreuses scènes d'humiliations en place publique, notamment la tonte de femmes accusées de "collaboration horizontale".
Puis vient l'épuration légale prise en main par l’État et les tribunaux . 160 000 procès sont organisés et 40 000 personnes sont incarcérées pour faits de collaboration. Cette épuration est à l'origine d'un conflit mémoriel durable. Certains la juge excessive, d'autres au contraire trop clémente mais devant l'ampleur de la crise l'objectif est d'interrompre le processus d'épuration pour élaborer une politique mémoriel visant à unifier la nation. |
L’une des manifestations de l’Épuration sauvage, septembre 1944, © photo Bondier, Bergerac
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Personnes condamnées pour faits de collaboration et incarcérés entre 1945 et 1964.Durant cette épuration 767 personnes sont exécutées. Parmi elles, Pierre Laval (chef du gouvernement de Vichy entre 1942 et 1944, et fusillé le le 15 octobre 1945. |
Pour unifier la nation, une mémoire hégémonique se met alors en place autour de la Résistance. Le résistancialisme (définition à connaître ci-contre) forge le mythe d'une France massivement résistante face à l'occupant nazi.
Cette mémoire est le fait de deux courants politiques qui s'entendent sur ce point malgré de grandes divergences idéologiques. D'un côté, les Gaullistes, privilégient la dimension militaire de la Résistance et le rôle du général De Gaulle pour minorer l'importance des Alliés dans la libération de la France, de l'autre les communistes se présentent comme le "parti des 75 000 fusillés" (voir vidéo ci-contre). |
Le récistancialisme est un néologisme ( un mot inventé) par l'historien Henri Rousso pour désigner le mythe construit par les gaullistes et les communistes pour diffuser l'idée que les Français auraient massivement résisté lors de la Seconde Guerre mondiale. |
La IVe République
(1946- 1958, poursuit l’œuvre d'apaisement et de réconciliation nationale, par les lois d'amnistie (1951 et 1953). Il s'agit parfois de passer de l'amnistie à l'amnésie en occultant totalement le rôle de Vichy dans la déportation des juifs (voir ci-contre) mais les Français ne se rallient pas massivement à cette image pour plusieurs raisons. D'abord les divisions politiques sont ravivées par le contexte de guerre froide. Les résistants s’organisent en conservant les réseaux établis pendant la guerre souvent par affinités idéologiques. On voit alors s’affronter ceux qui s’étaient unis par intérêt, Gaullistes et communistes. |
En 1956, le premier documentaire consacré à l'univers concentrationnaire nazi est réalisé par Alain Resnais. Le film intitulé Nuit et Brouillard est censuré en France. Comme vous pouvez le voir, sur la deuxième image, un bandeau noir masque le képi du gendarme afin qu'on ne puisse pas associer les autorités françaises à la déportation.
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Ensuite, une part importante des Français ne se retrouvent pas dans ce mythe. Les prisonniers de guerre ne sont pas reconnus comme des héros (ils ont perdu en 1940), les requis du STO (Service de Travail Obligatoire) demandent à être reconnus comme " déportés" mais cela leur est refusé.
En dépit de l'émotion au moment du retour des survivants de la déportation, la responsabilité de la France est toujours niée. Les rescapés qui veulent témoigner se heurtent à une société qui ne souhaite pas les entendre. La mémoire juive est totalement occultée. Après la mort du Maréchal Pétain, la revue d'extrême droite Aspects de la France diffuse cette brochure pour le réhabiliter.
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Il faut ajouter qu'une partie des Français cherchent à réhabiliter le régime de Vichy et surtout Philippe Pétain.
En 1950, le général De Gaulle reproche le maintien en détention du maréchal (condamné à mort en 1945, il a vu sa peine commuée en détention à vie). Après la mort de P. Pétain en 1951, l'association pour la défense de la mémoire du Maréchal réclame une révision de son procès et le transfert de ses cendres à l'Ossuaire de Douaumont (Verdun). Pour ces Français, Pétain aurait joué un double jeu pour protéger les Français, c'est en tout cas la thèse défendu par Robert Aron qui demeure une référence jusqu'aux années 1970 |
Robert Aron (journaliste) publie en 1954 une Histoire de Vichy dans laquelle il développe la Thèse du bouclier et de l'épée. Selon cette thèse, Pétain aurait été le bouclier des français, chargé d'atténuer les horreurs de l'occupation, pendant que De Gaulle préparait la victoire par la libération armée de la France. Cette thèse élude complètement la collaboration du régime de Vichy notamment dans la déportation des juifs.
Le discours est radiodiffusé pour que chaque français puisse célébrer l'unité de la France résistante
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Le chant dont parle André Malraux et que vous pouvez entendre à la fin du discours est ici.
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines? |
En 1962, Adolf Eichmann est jugé en Israël pour sa responsabilité dans le génocide des juifs. C'est un tournant majeur dans la reconnaissance de la spécificité du génocide juif. C'est le premier procès filmé et télévisé. Des dizaines de rescapés témoignent publiquement (voir vidéo ci-contre) de ce qu'ils ont vécu et c'est la première fois que ce discours est entendu. C'est le début de l'émergence de la mémoire de la Shoah.
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En 1969, le général De Gaulle se retire et meurt l'année suivante. Cette même année, sort le film documentaire de Marcel Ophüls, Le Chagrin et la pitié (voir vidéo ci-contre). L’ORTF (Organisation de radiodiffusion de la télévision française) refuse de le diffuser ce qui n'empêche pas le film de réaliser 500 000 entrées. Le documentaire montre en effet une France fortement pétainiste et surtout occupée à survivre. C’est le début de la remise en cause du mythe résistancialiste.
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Les successeurs du général De Gaulle éprouvent des difficultés à justifier les choix de la politique mémorielle. En 1971 par exemple, les Français s'interrogent sur la grâce présidentielle accordé à Paul Touvier (membre de la Milice française, une organisation politique et paramilitaire française créée par le régime de Vichy pour lutter contre la Résistance). Le président Pompidou déclare alors qu'il faut "oublier ces temps où les Français ne s'aimaient pas".
Après la sortie du film de Marcel Ophüls en 1969, Louis Malle réalise en 1974 un long-métrage intitulé Lacombe Lucien, dans lequel un jeune homme entre dans la Milice après avoir tenté d'entrer en Résistance. La population commence à porter un autre regard sur l'occupation. Les Français nés après la guerre peuvent désormais entendre une autre "histoire" et le cinéma participe à la "déshéroisation" de la guerre. |
Interview de Robert Paxton
Comment expliquer la révolution paxtonienne ? Pour Henri Michel, il s’agissait d’abord de la meilleure étude à ce jour, d’un véritable réquisitoire. Pour J. Jackson (auteur de La France sous l’occupation, 2004), La qualité de l’étude est incontestable mais c'est aussi le moment de l’affaiblissement du mythe gaullien, qui fut décisif. Si la nationalité américaine de l’auteur irritait ceux qui considéraient qu’il se mêlait d’histoires qui ne le regardaient pas, c'était en fait un gage d’objectivité et un argument accréditant la thèse d’un pays incapable de regarder en face son propre passé. |
Le véritable tournant se produit alors en 1973 avec la traduction française de l'ouvrage de Robert Paxton, La France de Vichy. Dans cet ouvrage, l'historien américain détruit la thèse de Robert Aron (le bouclier et l'épée) et prouve, grâce à un travail scientifique et des sources incontestables la volonté de Vichy de collaborer, voire de devancer même les demandes allemandes. C'est une nouvelle histoire que l'on présente aux français et ce bouleversement est appelé : la Révolution paxtonienne (voir ci-contre). Les travaux de l'historien français, François Bédarida montrent à leur tour que la Résistance en France ne concerne en fait qu'un petit nombre d'individus (peut être 300 000 résistants actifs et quelques centaines de milliers de sympathisants qui lisaient les journaux clandestins en évitant de prendre trop de risques).
Progressivement la mémoire de la Résistance devient moins importante, tandis que s'affirme la mémoire juive. |
Le Procès Eichmann de 1961 a libéré la parole des juifs survivants des camps d'extermination, mais les témoignages ne sont pas largement diffusés en France du fait de la politique mémorielle héritée du gaullisme. Encore une fois, le cinéma et la télévision contribuent à la prise en compte de la mémoire juive par l'opinion. Ainsi en 1979, une mini-série américaine intitulée Holocaust est diffusée en France et présente l'horreur des camps de concentration. La déportation est de plus en plus associé aux juifs, les requis du STO et les prisonniers de guerre sont toujours relativement absents. La mémoire de la Shoah est encore mise en évidence par Claude Lanzmann en 1985.
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En 1972, Beate et Serge Klarsfeld arborent une étoile jaune lorsqu'ils se présentent aux obsèques de Xavier Vallat. Ils souhaitent rappeler ainsi qu'il avait occupé le poste de commissaire aux questions juives pendant l'occupation.
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Dans ce contexte, et après la publication de Paxton, la responsabilité du régime de Vichy dans la déportation des juifs est plus fréquemment portée sur le devant de la scène. D'autant qu'en 1964 une loi reconnaît l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité et cela grâce aux efforts des associations de déportés et d'enfants de déportés.
Serge et Beate Karsfled (ci-contre) se lancent dans la traque des anciens nazis. Leur bataille commence d’abord en Allemagne contre le chancelier Kiesinger dès 1965 puis en France car le contexte est favorable aux premiers dépôts de plainte contre les hauts fonctionnaires du régime de Vichy et notamment Paul Touvier. |
Les témoignages sur le génocide juifs sont d'autant plus nécessaires que c'est aussi à cette période qu'apparaissent des thèses négationnistes pour contrer le réveil de la mémoire juive.
Ainsi en 1978, Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives du régime de Vichy déclare « Je vais vous dire, moi, ce qui s'est exactement passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux ». Ce n'est qu'un préambule à la période des années 1980 émaillée par les polémiques et les procès. En 1987, Jean Marie le Pen est condamné pour banalisation de crime contre l’humanité après avoir déclaré au micro de RTL que les chmabres à gaz n’était selon lui « qu’un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». |
Les négationnistes sont des individus qui prennent position en niant l'existence du génocide Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et l'existence des chambres à gaz. Depuis 1990 et la loi Gayssot, exprimer une telle opinion constitue un délit. |
Parallèlement à cette reconnaissance de la Shoah, les médias alimentent des polémiques sur le passé de certains résistants, on accuse par exemple Jean Moulin d’avoir été un agent soviétique. En 1994, Une jeunesse française, l'ouvrage de Pierre Péan révèle le passé vichyste de François Mitterand. Le président Mitterrand est alors plutôt connu pour avoir résisté mais l'enquête de Pierre Péan montre qu'il a d'abord travaillé à Vichy pour venir en aide aux prisonniers de guerre (dont il faisait partie avant de s'évader). Sur la couverture de l'édition Fayard (ci-contre) on aperçoit le jeune Mitterrand s'entretenant avec le Maréchal Pétain. Les médias et l'opinion publique trouve alors dans le quotidien du président des éléments qui semblent confirmer ses liens avec Vichy. On note qu'il continue de fleurir la tombe du maréchal Pétain le 11 novembre pour célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale (même si les autres présidents le faisaient avant lui). On lui reproche également son amitié avec René Bousquet, inculpé en 1991 pour crime contre l'humanité.
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Vichysto-résistant : Néologisme inventé par l'historien Denis Peschanski pour qualifier les individus qui participent à la Résistance tout en étant attaché aux idées de Vichy. |
Klaus Barbie (1913-1991).
(A gauche lors de son procès et à droite en tenue de SS). Officier SS, il devient chef de la Gestapo de la région lyonnaise en 1943. Surnommé le boucher de Lyon, il fait arrêter de nombreux juifs et résistants qu'il torture (dont Jean Moulin). Après la guerre, il se réfugie en Bolivie, il est extradé vers la France en 1983 et condamné en 1987 pour crime contre l'humanité. Il meurt en prison. |
René Bousquet (1909-1993)
En manteau de fourure sur la photo ci-contre. Secrétaire générale de la police de Vichy, il met en place la collaboration de la police française notamment dans le fichage, l'arrestation et la déportation des Juifs de France. Condamné à l'indignité nationale lors des procès de l'épuration en 1949, il voit sa peine commuée pour fait de Resistance. Inculpé en 1991 pour crime contre l'humanité, il est assassiné peu de temps avant son procès. |
Paul Touvier (1915-1996)
Lors de son procès en 1994 sur la photo ci-contre. Chef de la milice de Lyon, condamnée à mort pendant l'épuratio, il réussit à prendre la fuite.. Dans les années 1970 des vivictimes déposent une plainte contre lui. ll est arrêté en 1989 et bénéficie alors d'un non-lieu. il est rejugé en 1994 sur de nouvelles preuves et condamné à la prison à vie. |
Maurice Papon (1910-2007)
En haut lorsqu'il était fonctionnaire à la préfecture de Bordeaux, en bas lors de son procès en 1998. Secrétaire général de la préfecture de la Gironde entre 1942 et 1944 il se rapproche de la Résistance à la fin de la guerre. Préfet en Algérie puis préfet de Paris entre 1958 et 1967, il porte la responsabilité des répressions sur les manifestants en 1961 et 1962 dans le contexte de la guerre d'Algérie. Le Canard enchainé révèle en 1981 sa responsabilité dans la déportatio des juifs bordelais. Accusé de crime contre l'humanité, il est condamnée en 1998 à 10 ans de prison et libéré en 2002 pour raisons de santé. |
L'Historien Henry Rousso lui refuse de témoigner parce que les historiens ne peuvent avoir accès au dossier. Henry Rousso a publié en 1987 le Syndrome de Vichy dans lequel il explique que ce syndrome est constitué de « l’ensemble hétérogène des symptômes et manifestations en particulier dans la vie politique sociale et culturelle qui révèlent l’existence d’un traumatisme engendré par l’occupation ». Dans cet ouvrage, l'auteur ne s'intéresse plus au régime de Vichy lui-même mais à la mémoire des Français qui sont selon lui en difficulté pour évoquer cette période. Dans ce sens, il a également publié en 1994, Vichy, un passé qui ne passe pas.
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Le syndrome de Vichy : expression de l'historien Henry Rousso évoquant les difficultés rencontrées par la société française pour assumer le traumatisme que fut l'occupation et la collaboration. Ce syndrome touche les Français dès la fin de la guerre et se poursuit parfois jusqu'à nos jours. |
En 1995, dès la première année de sa présidence, Jacques Chirac lève les dernières ambiguïtés du discours officiel tenu notamment par son prédécesseur (Voir vidéo ci-contre). Lors de la commémoration de la rafle du Vel’ d’hiv, il déclare « Oui la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français ». Ainsi il reconnaît la complicité de l’État dans la déportation des juifs et renonce à la distinction initiée par le Général de Gaulle entre la République et le régime de Vichy. Par la suite, l’Eglise catholique française et la police font aussi acte de repentance (c’est l’acte par lequel une institution ou une entreprise reconnaît officiellement avoir commis une faute). Ce sera la cas aussi de la SNCF en 2011.
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On peut donc observer parallèlement à l’affirmation de la Shoah l’évolution de l’image de la Résistance. En 2007, les « Justes de France » reçoivent un hommage national et entre au Panthéon. Cet acte consacre un nouveau personnage héroïque plus consensuel. Le « Juste » c’est à la fois la capacité de résistance de la société française et la reconnaissance des persécutions de Vichy à l’égard des juifs.
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Le devoir de mémoire est une expression apparue dans les années 1990, qui désigne l’obligation civique d’entretenir le souvenir des crimes commis pendant la guerre et de réparer le préjudice moral et matériel des victimes. Le Mémorial de la Shoah est inauguré en 2005. Il est construit à partir du tombeau du Martyr juif inconnu inauguré lui dès 1956. En 2005, il devient donc Mémorial de la Shoah. En 2006, est inauguré le mur des Justes.
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Simone Veil et Jacques Chirac devant le "Mur des Noms" en 2005 lors de l'inauguration. Photographie © Pierre-Emmanuel Weck
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En 2006, le film indigènes de Rachid Bouchareb rappelle la part prise par les soldats originaires des colonies françaises dans les combat pour la libération de la France et de l'Europe. Après la sortie du film, les pensions versées à ces anciens combattants sont revalorisées car elles étaient inférieures à celles des français de métropole.
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Le devoir de mémoires fait aussi naître des mémoires concurrentes. De nombreux acteurs de la guerre, oubliés jusqu’ici sont réintégrés dans la mémoire nationale. C’est le cas par exemple des soldats des troupes coloniales originaires d’Afrique noire ou du Maghreb. L’État tente désormais d’être plus respectueux de la pluralité des mémoires y compris celle de l’ennemi. En 2004, Jacques Chirac invite pour la première fois u chancelier allemand (Gerhard Schröder), aux cérémonies d’anniversaire du débarquement de Normandie. On ne célèbre désormais plus seulement la victoire mais aussi l’unité européenne. Dans ce cadre, on reconnaît aussi les « Malgré-nous » comme victime du nazisme le 8 mai 2010. (C’est une expression qui désigne les Alsaciens et Mosellans, incorporés de force dans l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Les femmes réquisitionnées pour travailler dans les entreprises allemandes sont appelées « Malgré-elles »).
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Lorsque Nicolas Sarkozy arrive au pouvoir en mai 2007, il porte un regard hostile à la repentance. Il souhaite redonner un statut héroïque à la Résistance. Il organise dans ce sens une journée nationale en l’honneur de Guy Mocquet. Son choix est très contesté car ce jeune militant communiste, fusillé par les Allemands en 1941, avait été arrêté pour ses activités politique et non pour des faits de Résistance. La lettre d’adieu de Guy Mocquet devait être lue à la rentrée des classes.
N. Sarkozy intervient aussi dans la mémoire de la Shoah en proposant de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un juif déporté, mais cette idée est finalement abandonnée. |
Voici le texte de la dernière lettre du jeune résistant communiste Guy Môquet, fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941: |
Germaine Tillion
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" Germaine Tillion, c'est l'égalité. [...] Déporté à Ravensbrück, elle entretiendra la mémoire de cette expérience concentrationnaire en luttant [...]. Elle sera l'une des premières à lutter pour l'émancipation du peuple algérien ".
" Geneviève de Gaulle-Anthonioz, c'est la fraternité. La fraternité dans la résistance, fraternité dans la déportation, la fraternité pour la condition humaine. Elle consacra au lendemain de la guerre, toute sa vie pour aller vers les plus pauvres, les oubliés, les exclus, les relégués ".
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Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002)
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Pierre Brossolette (1903- 1944)
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" lui c'est la liberté, il participe à la formation des groupes de résistance Libération Nord [...], arrêté au début de l'année 1944, il est torturé et préfère se donner la mort plutôt que de risque de parler.
" C'est la République. La laïcité de la République pour laquelle il lutte, non pas pour opposer mais pour réconcilier. Il fut exécuté par la Milice en juin 1944.
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Jean Zay (1904-1944)
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